Retour sur le début de saison 2024 des Légumes du Logis

Du côté du magasin

Au magasin vous avez pu trouver les fraises et asperges mais aussi des petites productions de cèleri branche, artichauts, fèves, choux, radis etc. Pas de carotte en revanche ; tous les semis effectués à l’automne ont malheureusement succombé aux noyades répétitives.  Les récoltes d’asperges ont été parfois abondantes, parfois décevantes. La météo très instable, le manque de soleil et de de chaleur ne nous ont pas facilité la tâche. La fraise précoce en revanche nous a offert de belles récoltes et nous a permis de proposer des conditionnements plus importants.

Du côté des animations

Coté animation, les Food truck et producteurs se sont succédés. « Les Délices de Tonton » a fait son premier marché au Logis samedi 18 mai dernier. Nous avons eu d’excellents retours et nous avons nous-mêmes adoré leurs burgers. Ils reviennent au mois de juin et de juillet.

Du côté de la production

Il nous a été difficile de prévoir la masse de travail et donc les recrutements, tant les besoins en récolte et en entretien maraicher ont été fluctuants. Les végétaux ont eu tendance à limiter leur croissance face au manque d’ensoleillement et de chaleur. Nous n’avons pas pu entrer dans toutes les parcelles au bon moment au risque d’abimer le sol, tant ces derniers étaient gorgés d’eau.

Les précipitations, nombreuses, ont permis de faire remonter le niveau des nappes phréatiques pour un temps.

Le projet en cours d’une serre photovoltaïque

Nous l’avions évoqué dans notre dernier article : nous souhaitons nous inscrire dans une démarche d’agrivoltaisme. Mais surtout, nous avons besoin d’un nouvel outil pour continuer à produire nos bons légumes. Nous avons décidé d’implanter prochainement une serre photovoltaïque et voici vous pourquoi.

On manque de place sous les serres

Au Logis nous disposons d’une vingtaine de serres, aussi appelées « abri froid » (= tunnel plastique non chauffés). Avec l’activité de vente en direct, nous avons développé de nombreuses productions différentes sous chaque serre pour avoir une offre diversifiée et de fruits et de légumes pour chaque saison d’avril à novembre. Faute de place supplémentaire, nous devons rapidement vider une première production de printemps sous une serre pour en implanter une pour l’été ou l’automne à venir. Cette rapidité de remise en culture nous empêche d’implanter des couverts végétaux entre deux plantations. Les couverts végétaux sont des plantes qui permettent de protéger et nourrir le sol. En somme, on souhaite produire encore mieux. Mais pour l’heure, sans serre supplémentaire, nous ne pouvons pas les mettre en œuvre (d’autres mesures sont mises en place, pour rappel, nous sommes HVE depuis 2020).

Pas suffisamment de production pour les établissements scolaires

Vous l’aurez compris, régulièrement nous sommes en rupture de stock sur certains produits et donc dans l’incapacité de lancer de nouvelles productions faute de place suffisante. La Loi EGALIM invite les collectivités – dont les établissements scolaires – à s’inscrire dans les logiques de consommation en « circuit court » et/ou en priorisant les cultures raisonnées ou biologiques. Depuis plusieurs années nous travaillons déjà avec les cantines de l’école de Gourville et du collège de Rouillac. Néanmoins, faute de production suffisante et permanente de notre part, ces dernières ne peuvent pas se servir uniquement en local. Nous souhaitons pouvoir répondre à cette demande en produisant un peu plus et en allongeant le calendrier de production.

Les serres plastiques actuelles sont des outils vieillissants

Nos serres plastiques actuelles sont plus ou moins vieillissantes, achetées neuve ou d’occasion au fur et à mesure du développement de la production. Ces outils sont pour certains particulièrement inconfortables pour y travailler et nécessite d’être réparés régulièrement. Certains tunnels sont trop petits pour y laisser entrer un tracteur, ce qui implique que toutes les tâches doivent être faites à la main et pour certaines en position « penché ». Vous savez maintenant pourquoi nous sommes abonnés aux séances chez l’ostéopathe ! Pour nos salariés et nous-même, il nous semble important de pouvoir travailler dans de bonnes conditions, surtout quand la solution technique existe.

Aussi l’intégralité des serres sont recouvertes de bâches plastiques qu’il faut renouveler au plus tard tous les 7 ans. L’opération de renouvellement des bâches est technique et coûteuse. Ces plastiques sont retirés puis recyclés par un service spécialisé mais nous préférerions créer encore moins de déchets et ne plus utiliser du tout de plastique !

Nous ne pouvons pas récupérer l’eau de pluie avec nos outils actuels

Après le déluge des semaines passées vous devez rire. Nous aussi. Mais on sait combien, à cause des évolutions climatiques, la ressource en eau devient existentielle et est un problème récurrent. Chaque année nous perdons des cultures en plein champ faute de pouvoir les irriguer convenablement. Pas de secret : pour produire des fruits et légumes, il faut irriguer les cultures. Nous essayons de le faire au mieux, conscients des enjeux, et mettons en œuvre tout notre possible pour limiter l’usage de l’eau. Actuellement, nous prélevons de l’eau depuis le milieu naturel, sur volume autorisé et limité uniquement. Même si nous faisons de notre mieux, chaque centilitre prélevé dans le milieu naturel l’été, en période sèche, a une incidence sur la biodiversité et la pérennité de la ressource en eau. Pour ces raisons nous souhaiterions pouvoir récupérer les eaux de pluie. L’excédent tombé cette année a bien rechargé les nappes phréatiques mais une grande partie est également aller vers l’océan. Nos serres actuelles ne nous permettent pas de récupérer les eaux de pluie. Demain, avec une serre de 3 hectares, nous pourrions récupérer à l’année près de 25 000 mètre cube d’eau pour irriguer nos cultures. Cette récupération permettrait de diviser par deux le volume prélevé en milieu naturel. Ce qui serait forcément profitable pour la biodiversité !

Pourquoi une serre photovoltaïque ?

Malgré notre souhait d’implanter un nouvel outil plus performant pour produire, nous n’avons actuellement pas les moyens financiers de supporter l’intégralité d’une telle dépense. Dans le secteur des énergies renouvelables, de nombreux investisseurs proposent la mise en place d’outils (serre ou hangar) « gratuitement ». Ces derniers implantent l’outil dont l’agriculteur peut disposer. L’investisseur jouit de la revente d’électricité faite grâce à la mise en place de panneaux photovoltaïque sur les bâtiments. Ce type de contrat permet d’obtenir un outil à moindre cout pour l’agriculteur. En effet, bien que l’investisseur paye le bâtiment, le cout pour l’équipement et le terrassement d’une telle structure représente déjà un coût déjà très élevé. Dans notre cas, nous optons également pour un outil photovoltaïque car il permet de protéger certaines cultures d’un soleil trop brûlant. L’ombre apportée permet, dans certains cas, d’éviter les brulures de fleurs que nous connaissons actuellement sous nos serres lorsque le soleil brille trop fort.

Les Légumes du Logis… resteront fidèles à ce qu’ils sont !

Toutes ces idées n’en sont qu’à l’étape de projet actuellement. Nous vous en dirons plus au fur et à mesure. Pas d’inquiétude en tout cas, nous ne souhaitons pas multiplier nos surfaces à l’infini, ni devenir une « super ferme à l’américaine », vous vous en doutez ! Nous souhaitons continuer à proposer de bons produits, cultivés dans le respect de la nature et toujours à l’échelle d’une petite entreprise comme la nôtre. Affaire à suivre pour Les Légumes du Logis !